La gestion des déchets est un problème mondial qui touche toutes les sociétés modernes. En Europe, et particulièrement en France, la question de leur traitement se pose de manière urgente, car la production de déchets ne cesse d’augmenter.
Que faire de tous ces matériaux qui finissent souvent dans des décharges ? Et si ces déchets pouvaient devenir une source d’énergie ? C’est précisément ce que permet la valorisation énergétique, une méthode qui transforme les déchets en chaleur, électricité, et même en biogaz, contribuant ainsi à la transition énergétique tout en réduisant l’impact environnemental. C’est aussi un sujet clé pour comparer les prix de l’énergie, notamment en étudiant les coûts associés à cette forme de production énergétique.
L’incinération : une méthode de valorisation énergétique efficace
L’incinération des déchets est aujourd’hui l’une des principales méthodes utilisées pour produire de l’énergie à partir de déchets. En France, près de 70% des déchets sont combustibles, ce qui inclut une grande variété de matériaux tels que le papier, le plastique ou les déchets non recyclables. Ces derniers, généralement difficiles à traiter autrement, sont brûlés dans des unités d’incinération d’ordures ménagères (UIOM), des installations qui fonctionnent à des températures dépassant les 1 000°C.
En 2022, la France comptait 116 UIOM, responsables de la production de 80% de l’énergie générée à partir des déchets du pays. Ces installations jouent un rôle essentiel dans la gestion des déchets tout en contribuant à la production d’énergie renouvelable. La combustion des déchets génère une énergie calorifique qui peut être utilisée de diverses manières : elle est souvent transformée en chaleur pour alimenter des réseaux de chaleur urbains. En moyenne, chaque tonne de déchets incinérés produit environ 1 500 kWh de chaleur. Cela suffit à alimenter en chauffage plusieurs centaines de foyers pendant une journée froide d’hiver.
Mais ce n’est pas tout. Une partie de cette chaleur peut également être convertie en électricité. En récupérant la chaleur dégagée par la combustion et en la transformant en vapeur, les turbines des unités d’incinération peuvent produire entre 300 et 400 kWh d’électricité par tonne de déchets traités. Ces installations contribuent donc à la production d’une énergie renouvelable en réduisant la quantité de déchets envoyée en décharge et en offrant une alternative aux sources d’énergie fossile. De plus, cette dynamique peut également influencer l’évolution du tarif de l’électricité, en apportant une solution énergétique plus stable et moins dépendante des fluctuations des marchés internationaux.
La valorisation énergétique des déchets, et notamment l’incinération, représente une solution clé dans la production d’énergie propre. Elle permet de traiter les déchets tout en réduisant l’empreinte carbone, et elle offre une alternative aux méthodes traditionnelles de gestion des déchets qui ont un impact environnemental plus important.
Le biogaz : une alternative naturelle et efficace
Une autre méthode de transformation des déchets en énergie est la méthanisation, un processus qui permet de convertir des déchets organiques en biogaz. Ce gaz, principalement composé de méthane, est produit par la fermentation de matières organiques, telles que les résidus agricoles (déjections animales, pailles), les déchets alimentaires ou les boues de stations d’épuration. Ce processus se déroule dans des digesteurs, des réacteurs confinés où l’absence d’oxygène permet aux micro-organismes de dégrader la matière organique et de libérer du méthane. Les meilleurs fournisseurs d’électricité peuvent d’ailleurs intégrer cette forme d’énergie dans leurs offres, contribuant ainsi à un mix énergétique plus diversifié et durable.
Le biogaz peut être utilisé de plusieurs façons : il peut être directement brûlé pour produire de la chaleur ou de l’électricité, ou encore purifié pour être injecté dans le réseau de gaz naturel. En France, environ 2,5 millions de tonnes de déchets organiques sont méthanisés chaque année, générant 1,3 TWh de biogaz. À titre d’exemple, une installation de méthanisation de taille moyenne, traitant environ 50 000 tonnes de déchets organiques par an, peut produire jusqu’à 6 millions de kWh d’électricité, suffisant pour alimenter environ 2 000 foyers pendant une année entière.
Le biogaz est également une alternative très intéressante pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En effet, il permet de capturer et d’utiliser du méthane qui, autrement, serait émis dans l’atmosphère, contribuant ainsi au réchauffement climatique. En remplaçant des sources d’énergie fossile comme le gaz naturel, il participe à une économie circulaire et plus respectueuse de l’environnement.
Les autres voies de valorisation : vers une production d’énergie diversifiée
Si l’incinération et la méthanisation représentent les principales méthodes de valorisation énergétique, d’autres voies sont en cours de développement. La gazéification des déchets lignocellulosiques (résidus végétaux comme le bois ou la paille) est une technologie émergente qui permet de transformer des matériaux comme la paille, les copeaux de bois ou les tiges de plantes en gaz de synthèse. Ce gaz peut ensuite être converti en électricité ou en carburants liquides. Bien que cette méthode soit encore en phase d’expérimentation, elle pourrait à terme offrir une alternative viable pour valoriser une plus grande diversité de déchets et de matières végétales.
Une autre technologie en développement est la méthanation, qui consiste à produire du méthane à partir du dioxyde de carbone (CO2) et de l’hydrogène. Ce procédé, qui utilise des algues ou des déchets industriels, pourrait permettre de créer du biogaz à partir de ressources autres que les déchets organiques traditionnels.
Ainsi, bien que l’incinération et la méthanisation soient les technologies les plus courantes à l’heure actuelle, elles sont loin d’être les seules. Le secteur de la valorisation énergétique des déchets est en constante évolution, avec de nombreuses recherches en cours pour rendre ces procédés encore plus efficaces et diversifiés.
Un avenir durable pour la valorisation des déchets
La transformation des déchets en énergie représente un potentiel énorme, à la fois pour réduire l’impact environnemental des déchets et pour répondre aux besoins croissants en énergie. En 2023, la France a produit 10,4 TWh d’électricité à partir des déchets et des solutions thermiques renouvelables, soit l’équivalent de 2,1% de la consommation totale d’électricité du pays. Et avec les nouvelles technologies qui émergent, ce chiffre pourrait augmenter dans les années à venir. En transformant les déchets en une source d’énergie renouvelable et durable, cette approche offre une solution précieuse aux défis environnementaux et énergétiques auxquels nous sommes confrontés.
Source :
https://www.fournisseur-energie.com/comprendre/electricite/
Auteure : Jade Nguyen
https://www.fournisseur-energie.com/lequipe-de-redaction/jade-nguyen/
