Suite aux nouvelles incursions militaires en Ukraine, les prix de l’énergie pourraient continuer de flamber. En France, les consommateurs font face à des factures d’électricité toujours plus élevées, tandis que les associations de défense des consommateurs s’inquiètent des répercussions à long terme sur les foyers les plus modestes.
Le conflit en Ukraine et ses répercussions sur le marché de l’énergie en Europe se poursuivent avec de nouvelles incursions dans le Donbass au cours du mois dernier. Alors que les tensions diplomatiques et militaires s’intensifient, les effets se font ressentir directement sur les factures d’électricité des Français. Entre hausse des prix du kWh et risque de coupures d’électricité cet hiver, les consommateurs sont de plus en plus inquiets.
Incursions ukrainiennes : la guerre pèse-t-elle encore sur le prix du kWh en France ?
Le conflit en Ukraine, qui a débuté en février 2022, continue de bouleverser le marché mondial de l’énergie. Les récentes incursions ukrainiennes, notamment dans la région du Donbass au mois d’août 2024, ont perturbé les approvisionnements en gaz et en électricité. Ces nouvelles actions militaires ont également ciblé plusieurs infrastructures énergétiques, déjà fragilisées par les précédentes attaques.
En conséquence, la France, qui dépend en partie des importations de gaz pour alimenter ses centrales électriques, voit les prix de l’électricité s’envoler. Selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE), le prix du kWh a augmenté de 15 % entre juin et septembre 2024, atteignant un tarif moyen de 0,21 €/kWh pour les ménages. Cette hausse fait suite à une augmentation globale de plus de 30 % depuis le début du conflit, et les experts prévoient que la situation pourrait encore empirer si les tensions persistent.
Risque de coupures cet hiver : une menace pour les consommateurs
Outre la flambée des prix, un autre danger guette les consommateurs français : celui des coupures d’électricité cet hiver. Avec la réduction des approvisionnements en gaz naturel, la France pourrait manquer de ressources pour répondre à la demande en électricité, surtout lors des vagues de froid. Le gouvernement a déjà évoqué la possibilité de mettre en place des coupures temporaires et localisées afin de protéger le réseau électrique national.
Selon le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE), il existe un risque “modéré” de pannes cet hiver, particulièrement en cas de tensions prolongées en Ukraine. Les foyers situés en zones rurales ou dans des départements énergétiquement fragiles pourraient être les plus touchés. À cela s’ajoutent des inquiétudes concernant les pannes imprévues dues aux aléas climatiques ou aux éventuelles tensions sur le réseau électrique européen, interconnecté avec celui de la France.
Les associations de consommateurs, telles que l’UFC-Que Choisir, ont déjà tiré la sonnette d’alarme. Elles craignent que ces coupures d’électricité n’aggravent les inégalités, notamment pour les foyers les plus précaires, qui risquent de voir leurs factures exploser malgré une baisse forcée de leur consommation. Ces associations appellent à une meilleure anticipation et à une protection accrue pour ces consommateurs.
Associations de consommateurs : en première ligne pour protéger les foyers français
Face à cette situation sous haute tension, les associations de consommateurs jouent un rôle important. Elles ont notamment lancé plusieurs campagnes d’information pour aider les ménages à réduire leur consommation d’énergie et à comprendre l’impact des hausses des prix sur leurs factures. L’UFC-Que Choisir et la CLCV, par exemple, conseillent de plus en plus les foyers français à se tourner vers des alternatives énergétiques renouvelables et à adopter des gestes simples pour alléger leur facture. Réduire le chauffage d’un degré ou encore optimiser l’utilisation des appareils électroménagers sont parmi les recommandations souvent mises en avant.
Cependant, ces mesures ne suffisent pas toujours à compenser les hausses vertigineuses des tarifs. La CRE a indiqué que le tarif régulé de vente d’électricité (TRVE) pourrait augmenter de 10 % supplémentaires début 2025 si la guerre en Ukraine se poursuit au même rythme. Pour un ménage français moyen, cela représenterait une augmentation annuelle d’environ 300 euros, selon les projections actuelles.
Les associations de défense des consommateurs réclament donc des actions concrètes du gouvernement. Elles demandent la mise en place d’un bouclier tarifaire élargi, visant à limiter l’impact de ces hausses pour les foyers les plus vulnérables. Elles plaident également pour une meilleure régulation du marché de l’énergie et une plus grande transparence des fournisseurs d’électricité, certains étant accusés de profiter de la situation pour augmenter leurs marges.
Auteur : Philippe de La Chevasnerie | CEO et Fondateur de papernest
Source : https://www.fournisseur-energie.com/comprendre/electricite/