L’énergie houlomotrice, tirée de la force des vagues, pourrait constituer une opportunité unique pour la France, en matière de transition énergétique et de développement du tourisme. L’Hexagone pourrait renforcer sa position de leader en matière d’innovations écologiques tout en attirant un nouveau type de visiteurs.
Bretagne, Normandie, Côte d’Azur… Les kilomètres de côtes de la France pourraient bien permettre le développement à grande échelle de l’énergie houlomotrice, une forme d’énergie renouvelable, qui exploite les mouvements des vagues pour produire de l’électricité. L’essor de cette énergie pourrait aussi devenir un levier pour le secteur touristique;
Un potentiel énergétique sous-exploité
Avec ses 5 800 kilomètres de côtes, la France dispose d’un gisement naturel d’énergie houlomotrice encore largement inexploité. Contrairement à l’éolien ou au solaire, l’énergie des vagues offre une production plus régulière, sans panne ni coupure, la houle étant quasi permanente. Des projets comme SEAREV, développé par l’École Centrale de Nantes, et l’initiative CETO, testée au large de l’île de La Réunion, témoignent de l’avancée des recherches dans ce domaine.
Le projet CETO utilise par exemple des bouées sous-marines pour capturer l’énergie des vagues et la convertir en électricité. De son côté, SEAREV, un prototype de bouée flottante, vise à récupérer l’énergie de la houle pour la transformer en énergie électrique.
Malgré ces avancées, la commercialisation à grande échelle de l’énergie houlomotrice reste un défi. Les coûts élevés de développement et la nécessité de construire des infrastructures adaptées freinent encore son déploiement. Cependant, l’intérêt croissant pour les énergies renouvelables pourrait accélérer les investissements, notamment dans les régions comme la Bretagne et la Normandie, où le potentiel est particulièrement élevé.
Un levier pour le tourisme durable
L’énergie houlomotrice ne présente pas que des avantages énergétiques. Elle pourrait aussi donner une nouvelle dimension au tourisme, en particulier dans le secteur de l’écotourisme. Les régions côtières dotées de ces infrastructures peuvent devenir des destinations attractives pour les visiteurs désireux de découvrir des technologies innovantes et respectueuses de l’environnement.
L’île de Groix en Bretagne, où un projet pilote de centrale houlomotrice a été lancé, est un exemple de cette synergie entre innovation et tourisme. Les visiteurs peuvent y observer le fonctionnement des installations tout en découvrant les richesses naturelles et culturelles de l’île. De même, le centre d’expérimentation SEENEOH à Bordeaux, dédié aux énergies marines, offre des visites guidées qui attirent de plus en plus de curieux et de passionnés d’écologie.
Développement technologique et valorisation touristique se rejoignent donc dans un même projet. Les sites équipés d’infrastructures houlomotrices pourraient proposer des parcours pédagogiques, des ateliers sur les énergies renouvelables, et des hébergements éco-responsables, attirant ainsi un public sensible aux enjeux environnementaux.
Autrice : Jade Nguyen | Rédactrice experte des sujets liés à l’énergie