
Avec la montée en flèche des coûts de l’énergie et l’urgence climatique, de nombreux foyers envisagent de passer à des systèmes de chauffage plus performants et écologiques. La pompe à chaleur (PAC) s’inscrit dans cette tendance. Ce dispositif, qui capte les calories présentes dans l’air, l’eau ou le sol pour les transformer en chaleur, offre un rendement énergétique intéressant tout en réduisant les émissions de CO2. Toutefois, le prix d’installation, compris entre 6 000 et 12 000 euros selon les modèles, constitue un obstacle pour de nombreux ménages. C’est pourquoi différentes aides financières ont été mises en place afin d’encourager la transition énergétique.
Quelles conditions pour être éligible aux aides ?
Dans le cadre de cette dynamique, plusieurs dispositifs existent pour alléger la facture, dont il est important de bien comprendre les conditions d’éligibilité. Tout d’abord, seules certaines catégories de pompes à chaleur peuvent bénéficier de ces aides. Les modèles air/eau et géothermiques, plus performants, sont généralement les plus éligibles, tandis que les pompes à chaleur air/air, qui offrent un rendement moindre, sont souvent exclues des dispositifs.
Le type de logement est également un facteur important. En général, les aides sont réservées aux résidences principales, et ces dernières doivent avoir été construites depuis au moins deux ans. Les résidences secondaires, tout comme les logements neufs, sont rarement éligibles. Enfin, les aides varient en fonction des revenus du ménage. Par exemple, certaines subventions, comme MaPrimeRénov’, sont distribuées de manière dégressive : plus le revenu est faible, plus l’aide sera importante. Cela vise à favoriser les ménages les plus modestes et à s’assurer que la transition énergétique n’aggrave pas les inégalités sociales. Pour certains ménages, le chèque énergie peut également représenter une aide précieuse, puisqu’il permet de régler une partie des factures énergétiques ou de financer des travaux de rénovation.
Pour bénéficier de ces aides, les travaux doivent être réalisés par un professionnel certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Cette certification, délivrée par des organismes agréés, atteste que l’artisan ou l’entreprise respecte des critères rigoureux en matière de performance énergétique et de qualité de service. De plus, cette exigence garantit que la mise en service de l’électricité pour un nouveau système de chauffage sera conforme aux normes en vigueur, un point essentiel pour obtenir les aides.
Les principales aides disponibles
L’une des principales aides disponibles est MaPrimeRénov’, instaurée en 2020. Ce programme vise à remplacer l’ancien Crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) et à simplifier l’accès aux aides pour les travaux de rénovation énergétique. Accessible à tous les propriétaires, qu’ils soient occupants ou bailleurs, MaPrimeRénov’ propose des montants variables en fonction des revenus du ménage. Pour l’installation d’une pompe à chaleur air/eau, par exemple, un ménage aux revenus modestes pourra recevoir jusqu’à 4 000 euros d’aide, tandis qu’un ménage aux revenus plus élevés pourra prétendre à 3 000 euros. Dans le cas d’une pompe à chaleur géothermique, plus onéreuse, mais également plus performante, l’aide peut grimper jusqu’à 10 000 euros pour les ménages les plus modestes. Les ménages avec des revenus plus élevés peuvent quant à eux recevoir jusqu’à 8 000 euros.
En parallèle de MaPrimeRénov’, il existe également la prime énergie, issue du dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE). Ce système, qui repose sur l’obligation pour les fournisseurs d’énergie de promouvoir les économies d’énergie, permet aux particuliers de recevoir des primes directement versées par ces fournisseurs. Par exemple, ceux cherchant un gaz moins cher peuvent également bénéficier de la prime énergie pour des travaux de rénovation thermique. Les montants varient en fonction des entreprises, mais pour l’installation d’une pompe à chaleur air/eau, la prime peut atteindre 4 000 euros. Le cumul des deux dispositifs, MaPrimeRénov’ et prime CEE, permet ainsi de réduire de manière substantielle le coût des travaux pour les particuliers.
Une autre aide importante est l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ). Ce prêt sans intérêt, mis à disposition par les banques et garanti par l’État, permet de financer les différents travaux de rénovation énergétique, y compris l’installation d’une pompe à chaleur, jusqu’à un plafond de 50 000 euros. L’éco-PTZ est cumulable avec MaPrimeRénov’ et la prime CEE, ce qui en fait un outil financier particulièrement intéressant pour les ménages qui souhaitent entreprendre des travaux plus lourds, comme l’isolation ou le remplacement d’un système de chauffage. En parallèle, pour des systèmes au gaz, il est essentiel de vérifier le prix du kWh du gaz pour optimiser les économies réalisées sur le long terme.
Bien préparer sa demande d’aide
Il est essentiel de bien se renseigner avant de lancer les travaux pour bénéficier de toutes les aides disponibles. L’une des premières étapes recommandées est de faire réaliser un audit énergétique du logement. Cet audit, réalisé par un professionnel, permet d’évaluer les performances thermiques du bâtiment et d’identifier les travaux à entreprendre pour optimiser le rendement énergétique. Ce diagnostic peut aussi servir de base pour estimer le montant des aides auxquelles le ménage pourra prétendre.
Une fois cet audit réalisé, la demande d’aide peut commencer. Pour MaPrimeRénov’, par exemple, la démarche est entièrement dématérialisée. Le particulier doit se rendre sur le site officiel, créer un compte et y télécharger les devis des travaux prévus, ainsi que ses informations fiscales. Le montant de l’aide est ensuite calculé automatiquement en fonction des revenus déclarés et des caractéristiques du logement.
Les particuliers doivent par ailleurs vérifier que les artisans choisis sont bien certifiés RGE. Cette étape ne doit pas être négligée, car engager un professionnel non certifié pourrait non seulement vous priver des aides financières, mais également compromettre la qualité des travaux. Une fois les travaux achevés, les factures devront être envoyées aux organismes responsables, qui débloqueront ensuite les fonds ou réduiront la facture.
Toutefois, malgré ces dispositifs avantageux, le marché de la rénovation énergétique n’est pas exempt de dérives. En raison des montants importants en jeu, les arnaques se multiplient, notamment via des entreprises peu scrupuleuses qui profitent de la méconnaissance des particuliers. Le démarchage téléphonique agressif et les offres trop alléchantes sont des signaux d’alerte. Il est recommandé de toujours vérifier l’authenticité des offres et de privilégier les artisans ayant une solide réputation. Plusieurs plateformes officielles permettent de vérifier les certifications RGE des entreprises.
Il est conseillé de demander plusieurs devis avant de se lancer. Cela permet non seulement de comparer les prix, mais aussi d’éviter les mauvaises surprises liées à des offres de travaux sous-évaluées. Les organismes comme l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) ou les espaces France Rénov’ peuvent également offrir des conseils utiles pour vous orienter dans vos démarches et vous éviter les pièges du marché.
Auteur : Benoît Fabre | Fondateur et Directeur Général de papernest
Source : https://www.fournisseur-energie.com/comprendre/electricite/