Fashion Week de Paris 2024 : mode et transition énergétique

Top model, podiums prestigieux, grandes Maisons de couture… La Fashion Week de Paris 2024 promet une nouvelle fois d’enchanter le monde de la mode. Mais derrière le glamour et les strass, un sujet autrefois discret fait de plus en plus de bruit : l’impact énergétique de cet événement incontournable. Entre éclairages sophistiqués, shows numériques et logistique internationale, la consommation d’électricité devient un enjeu de taille dans l’organisation de ces défilés dans un contexte de transition énergétique. 

 

Des défis sous les feux de la rampe… électrique

 

Chaque année, les maisons de couture rivalisent d’ingéniosité pour offrir des défilés mémorables. Et en 2024, la tendance à l’hyper-technologie s’accentue encore : Dior a récemment utilisé des écrans LED géants et une scénographie immersive pour transporter les spectateurs dans un univers futuriste. Or, ce type de production de plus en plus populaire nécessite des milliers de kilowatts pour alimenter les projecteurs, les sons, et les systèmes de diffusion en temps réel sur les réseaux sociaux. Un problème dans un contexte de réchauffement climatique, et de transition énergétique. 

 

La maison de couture Louis Vuitton, quant à elle, a adopté une approche hybride, combinant un show physique à Paris avec une diffusion mondiale en streaming pour réduire les déplacements des invités internationaux. Mais ce gain en empreinte carbone par la limitation des trajets se traduit par une demande énergétique accrue pour les serveurs et infrastructures numériques nécessaires aux retransmissions en ligne. Le paradoxe est frappant : alors comment faire face à ce défi énergétique ? 

 

Des marques plus respectueuses de l’environnement ?

 

Face à l’urgence climatique, certaines Maisons de mode tentent de réduire leur consommation énergétique et de faire de leurs défilés des événements plus durables. Stella McCartney, pionnière en matière de mode éthique, a mis en place des mesures pour limiter son empreinte carbone. Pour la Fashion Week de Paris, la créatrice a fait le choix d’utiliser pour des matériaux recyclés dans la construction de son podium et utilisé des éclairages LED basse consommation pour réduire les besoins en électricité.

 

D’autres, comme Gucci, se sont engagées à alimenter l’ensemble de leurs événements avec des énergies renouvelables. Pour son défilé de 2024, la marque a ainsi décidé d’installer des panneaux solaires temporaires sur le toit de la structure, permettant de réduire la dépendance aux réseaux électriques traditionnels. Ce type d’initiative commence à se répandre dans l’industrie, mais reste encore limité à quelques marques engagées.

 

Le problème logistique

 

Or, il n’y a pas que les défilés qui soient particulièrement énergivores lors de cet événement emblématique. Les ateliers de création, les éclairages permanents des salles de couture, les bureaux de presse, sans compter les déplacements des invités et des mannequins, sont également particulièrement gourmands en énergie. On estime en effet qu’un événement comme la Fashion Week génère l’équivalent en électricité de la consommation d’une petite ville pendant plusieurs jours. Des chiffres colossaux, et inquiétants pour la planète. 

 

Les hôtels parisiens, souvent complets à cette période, voient aussi leur demande énergétique exploser, notamment avec les événements privés et les fêtes qui suivent les défilés. Alors comment concilier ces nécessités pratiques avec une approche énergétique responsable ?

 

Paris relève le défi 

 

Pour les organisateurs de la Fashion Week de Paris 2024, le défi est désormais d’allier innovation, créativité et responsabilité écologique. Les pressions extérieures augmentent, notamment de la part des activistes écologistes, qui pointent du doigt les excès de l’industrie. En 2023, un groupe d’activistes avait brièvement interrompu un défilé à Paris pour dénoncer la pollution et le gaspillage énergétique de la mode. Cet incident, bien que rare, a souligné la prise de conscience croissante sur les enjeux climatiques dans le secteur.

 

Certaines solutions sont envisagées pour minimiser cet impact. Les événements virtuels, comme l’avait initié Balenciaga en 2021 avec son défilé intégralement digital, sont une piste prometteuse, mais présentent également des limites en termes d’expérience client et de rayonnement médiatique. 

 

Une autre option serait de réduire le nombre de défilés physiques et d’encourager une rotation plus économe en énergie des shows dans les grandes capitales de la mode. Mais pour une industrie où l’image est reine, tout compromis sur la grandeur et la splendeur des événements est souvent perçu comme une perte de prestige. L’engagement croissant des maisons de couture devrait néanmoins permettre d’envisager une Fashion Week parisienne plus durable.

Autrice : Anaïs Petit | Rédactrice experte du secteur de l’énergie

 

Source : https://www.fournisseur-energie.com/comprendre/electricite/

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